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Nos émotions au service de nos relations : extrait de la formation en communication interpersonnelle

Dernière mise à jour : 13 août

Combien de fois nous sommes-nous retrouvés assaillis par les émotions des autres ? Les émotions, cette énergie dispersive, se transmettent, se diffusent de manière parfois à peine perceptible ... et pourtant ! 

Et si nous mettions nos émotions au service de nos relations ?


PAR ELODIE RONCIER

COACH PROFESSIONNELLE & HYPNOLOGUE



Avez-vous déjà joué au jeu du portrait chinois avec des personnes qui ne vous connaissent pas et réciproquement ? Par le simple regard, la personne vous décrit : “si tu étais un animal, tu serais ..., si tu étais un sport, tu serais ..., si tu étais une chanson, tu serais ..., si tu étais une émotion, tu serais ...” et de vous retrouver “scotché.e” par les mots de l’autre qui résonnent et parlent de vous.


Nos émotions, vecteurs de perception sociale


L'étude du Massachussetts Institute of Technology, appelée "Reading the mind in the eyes" illustre ce phénomène : les participants regardent les visages d'autres personnes et essaient de deviner leurs émotions. Elle tire les conclusions que lorsque les membres du groupe sont doués pour lire les visages, le groupe est plus intelligent collectivement.


Cela soulève la notion d’empathie comme ingrédient de notre intelligence sociale.  L’empathie est cette « faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent » (Larousse). A ne pas confondre avec la sympathie qui est le fait de ressentir naturellement les émotions de l’autre ; l’empathie correspond au fait de comprendre l’autre dans ses ressentis. Autant l’émotion est une expérience personnelle que l’empathie est la mise en partage des émotions. Nous nous relions ainsi aux autres au travers de leurs émotions que nous comprenons.


Autant la sympathie génère une émotion chez soi dans la relation avec l’autre, autant l’empathie engage la réflexion qui permet la compréhension de ce que vit l’autre en termes d’émotions sans qu’aucun ressenti ne nous affecte. L’empathie permet ainsi de comprendre la vision de l’autre, ses besoins, ses attentes, sa “carte du monde”, sans que notre vision vienne interférer avec la sienne, ce qu’illustre bien Carl Rogers.


“Être empathique, c’est voir le monde à travers les yeux de l’autre et ne pas voir 

notre monde se refléter dans leurs yeux.”

-Carl Rogers.


Comment expliquer cette transmission d’informations ? La théorie des neurones miroirs tente son explication (voir encadré).

Alors d’entrevoir en quoi l’empathie peut être un outil précieux au service de nos relations interpersonnelles, que ce soit dans notre vie personnelle ou professionnelle.


Miroir, mon beau miroir ...


On sait combien les émotions se transmettent. Lorsque nous vivons ce que l’autre vit ou fait vivre aux autres, nous parlerons alors de reflet systémique. Le risque est d’adopter les émotions et les comportements de l’autre, que l’on va transposer à une notre situation.


Comment évoluer à partir du reflet systémique ? 


L’une des possibilité est de se poser la question : “Cette émotion m’appartient-elle ? Appartient-elle à l’autre ou encore au système que nous formons lui et moi?”

Nous pouvons également utiliser l’émotion que l’on ressent et que l’on analyse comme faisant partie du système, comme étant créée communément, pour partager ce ressenti ; cela revient à remettre dans le système l’émotion qui ne m’appartient pas car elle appartient peut-être au système. La partager, c’est permettre à l’autre de l’accueillir ou pas, en lui disant : “Je ressens de la tristesse. Qu’est-ce que vous en pensez ?” Cela permet à l’autre de lui faire prendre conscience de ce qu’il peut ressentir et vivre lui-même. 


Le point de vigilance est de veiller à partager les émotions que l’on ressent et non nos sentiments, qui sont le fruit de notre interprétation.



Mieux rencontrer l'autre avec la carte d'empathie


Des  outils comme la carte d’empathie permettent de  mieux comprendre l’autre pour entrer en relation avec lui. Cet outil visuel, souvent utilisé en Design Thinking et proposé par la société X-Plane (fondée par Dave Gray), permet de comprendre l’autre, se mettre autant que possible à sa place à travers son expérience vécue ou bien souhaitée en se mettant dans l’expérience utilisateur  de manière concrète, avec la sollicitation des sens au travers des questions : Qu’est-ce que la personne pense ? ressent ? entend ? voit?  dit ? fait ? 


L’objectif est d’acquérir une meilleure connaissance de environnement, du comportement, des préoccupations et des besoins de son client ou interlocuteur. C’est un outil assez puissant qui permet de prendre de meilleurs choix dans la conception d’une proposition de valeur et de sa distribution.




“Voir avec les yeux d’un autre,

écouter avec les oreilles d’un autre

et ressentir avec le cœur d’un autre.”

-Alfred Adler.



Se relier à l'autre avec la carte d'empathie


Se mettre “dans la peau” de l’autre et se poser ces questions :

1 – Que voit-il ?

  • Décrivez-ce que le client voit dans son environnement

  • Comment est-ce ?

  • Qui fait partie de son entourage ?

  • A quels types d’offres est-il exposé quotidiennement ?

  • Quels problèmes rencontre-t-il ?

2 – Qu’entend-il ?

  • Décrivez comment l’environnement influence le client

  • Que disent ses amis ? Son conjoint ?

  • Qui influence réellement et comment ?

  • A quels médias fait-elle confiance ?

3 – Que pense-t-il et que ressent-il ?

  • Essayer d’esquisser ce qui se passe dans l’esprit de votre client

  • Qu’est-ce qui est réellement important?

  • Imaginez ses émotions ?

  • Qu’est ce qui pourrait l’empêcher de dormir ?

  • Essayer de décrire ses rêves et ses aspirations

4 – Que dit-il et que fait-il ?

  • Imaginez ce que le client pourrait dire, seul en public

  • Comment se comporte-t-il ?

  • De quoi parle-t-il ?

  • Attention ce qu’il dit ne correspond pas nécessairement à ce qu’il éprouve. Soyez à l’affût des contradictions.

5 – Que craint-il ?

  • Quelles sont ses plus grandes frustrations ?

  • Quels obstacles se dressent entre ce qu’il veut et ce qu’il a besoin d’accomplir ?

  • Quels risques pourrait-il avoir peur de prendre ?

6 – Qu’espère-t-il ?

  • Que veut-il ?

  • Quels sont les critères de réussite ?

  • Essayer d’envisager les stratégies qu’il pourrait utiliser pour atteindre ses objectifs.

Source : Business Model Nouvelle Génération.


Accroître son leadership grâce aux émotions


Ainsi émotions et empathie, ingrédients de nos relations interpersonnelles, peuvent être considérées comme des atouts pour développer son leadership au travail. Tandis que les émotions sont le reflet de nos expériences personnelles qu’il convient d’accueillir et reconnaître (voir article précédent), l’empathie permet d’apporter une réponse positive et constructive aux émotions des collaborateurs et ainsi de :

  • Se relier aux membres de son équipe, être supporter et collaboratif en montrant que l’on comprend et que l’on prend en compte les besoins des autres.

  • Reconnaître les efforts, les contributions et les exprimer (voir l’article sur les strokes)

  • Exprimer les valeurs de l’entreprise et les partager

  • Considérer les visions des collaborateurs et faciliter les prises de décisions

  • Améliorer la communication, la rendre plus efficiente, apporter une résolution aux conflits

  • Créer un environnement de travail agréable

  • Augmenter les performances et la productivité



"S'il y a un secret au succès,

c'est dans la capacité de comprendre le point de vue de l'autre et de voir

les choses sous l'angle de cette personne aussi bien que du vôtre."

-Henry Ford.





Créer la boucle relationnelle


Les tensions relationnelles se créent de divergences de points de vue : l’un des protagonistes cherche à affirmer son point de vue, à le renforcer avec force de généralisation et à rejeter la différence de point de vue de l’autre. Quelle technique adopter pour sortir du conflit, passer du nœud relationnel à une boucle de circularité relationnelle ?


Etablir le rapport


Etablir le rapport avec l’autre, c’est entrer dans le cadre de référence de l’autre, dans sa carte du monde, dans sa vision du monde et pour cela la technique consistera à entrer en écoute active qui peut se faire par :

  • une écoute silencieuse mais ponctuée de signes non verbaux qui indique à l’interlocuteur qu’on le suit,

  • une écoute avec relance, c’est-à-dire avec une reprise d’un même mot ou d’une fin de phrases, 

  • une écoute avec reformulation - résumé: « si je comprends bien … », de façon à obtenir le « oui physiologique » de l’interlocuteur


Les mots de notre interlocuteur ne sont qu’une infime parcelle de ses pensées ; ils sont raccrochés à son  expérience émotionnelle ; en cela, le ressenti de l’autre est toujours vrai. Quand l’autre s’oppose, c’est le sentiment à l’égard de son idée qu’il défend, plus que l’idée elle-même. Tant que son ressenti n’est pas accueilli, reconnu, la personne reste dans son système de défense. Reconnaître son ressenti permet d’abaisser son système de défense et d’amener l’ouverture.




Principe de base : Face à la divergence de point de vue, ne présenter son point de vue qu’après avoir reformulé celui de l’autre avec succès, c’est à dire après avoir obtenu son “oui physiologique”.



Comment établir alors la relation ?

  • Questionner et entrer en curiosité avec des questions comme : “Qu’est-ce qui est important pour toi à travers cela ?”, “Que cherches-tu à atteindre de cette manière ?”

  • Faire préciser les propos de l’autre afin de sortir de ses généralisations , distorsions ou encore de ses omissions

  • Seulement après, donner son point de vue


Entrer dans le jeu du "je" car le "tu" tue


Donner son point de vue en “je” en veillant à :

  • ne pas qualifier l’autre mais porter un jugement sur ses comportements,

  • séparer nos émotions des faits et comportements,

  • parler de l’effet que notre perception de ses comportements a sur nous.


Par exemple, “quand j’entends que tu me dis …, alors je ressens … et j’ai le sentiment que …”



Entrer en responsabilité


L’objectif sera de sortir des automatismes du mode réactif qui amènent à adopter une position de victime par la plainte, le rejet de sa responsabilité sur les autres, pour entrer en mode proactif, en adoptant une attitude responsable, capable de reconnaître et exprimer ses besoins, ses valeurs et de prendre des décisions.


Mieux vaut se définir que se défendre


Cela reviendra à être en mesure d’assumer ses responsabilités, de s’avouer à soi-même ses erreurs, de les admettre auprès de l’autre, en les exprimant avec l’émotion qui accompagne notre pensée (regret …) et entrer dans l’art d’exprimer ses besoins et de formuler ses demandes.


Vers un consensus : du conflit à la coopération


Passer du conflit à la coopération passe par une compréhension et une considération de l’intention de chaque partie, de la perte d’énergie générée par le conflit qui empêche chacune des parties d’atteindre son intention positive, de la complémentarité des intentions de chacune des parties ; l’une aide l’autre à atteindre son intention positive. La coopération passe ensuite par la demande d’accord pour soit travailler main dans la main dans une direction commune, qui nourrit l’objectif commun, soit s’engager vers une nouvelle direction, qui nourrit les intentions de chaque partie.




Montrer ses émotions au travail ou les cacher ?


Bien que de nombreux professionnels cachent toujours leurs émotions sur leur lieu de travail, la santé mentale devient un sujet central pour les jeunes générations.

Quand 65.3% des français, c’est-à-dire près de 2/3, cachent leurs émotions au travail, les mentalités évoluent et les jeunes générations se disent de plus en plus à l’aise pour soulever un problème de bien-être au travail : ils sont 82% chez les 18-34 ans contre 69% chez les plus de 55 ans.


Les bienfaits de l'Intelligence émotionnelle


Avec ces différents outils,  l’Intelligence émotionnelle est à portée de main ! Elle devient un véritable moteur qui permet de s’adapter à toutes les situations du quotidien et ses bénéfices sont multiples car elle permet :

  • un épanouissement personnel et un bien-être, 

  • une meilleure confiance en soi, 

  • une diminution des conflits avec les autres ou avec soi-même, 

  • des aptitudes sociales élevées permettant une meilleure communication avec les autres

  • une maîtrise de ses relations, un leadership, une efficience interpersonnelle : l’empathie permet d’être sensible aux signaux sociaux et de comprendre les besoins et souhaits des autres, un atout dans les domaines du management, de l’enseignement ou encore de la vente

  • des choix construits pour une motivation plus forte dans sa vie professionnelle et personnelle: elle facilite l’attention, la créativité favorable à la poursuite d’un objectif ambitieux


 

FORMATION COMMUNICATION INTERPERSONNELLE : Intégrons l'Intelligence émotionnelle dans notre vie professionnelle


Vous avez cette sensation d'être en décalage par rapport aux autres, d'être en prise à une hyperacuité émotionnelle ... 

Et si vous transformiez votre regard sur vos émotions et en faisiez des alliées pour votre évolution ?


Vous êtes en proie à vos émotions, démarrez au quart de tour dès la moindre contrariété ... Vous en payez les conséquences dans vos relations notamment professionnelles ... Les années ont passé mais rien n’y fait et vous êtes arrivé.e au stade de vous convaincre de prendre le “mal en main”. Vous voulez bien parvenir à modifier vos comportements mais pour vous la compréhension des mécanismes est un ingrédient non négociable pour accéder au changement. Vous souhaitez entrer dans la connaissance des mécanismes pour mieux agir tout comme vous souhaitez grandir de vos expériences.


Je vous accompagne à décrypter vos émotions, à comprendre les mécanismes neuro-physiologiques et à évoluer à partir de vos émotions. Cet accompagnement allie des apports théoriques et des mises en situation de façon à intégrer  rapidement les acquis dans vos comportements. Un entretien préalable gratuit permettra de définir ensemble vos besoins et  de personnaliser les contenus de formations, qui seront complétées au besoin par des séances de coaching individuel ainsi que par des séances d’échange en intelligence collective sous forme de sessions de co-développement.


Au programme


Connaître le rôle de nos émotions pour apprendre à :


  • Transformer notre regard sur nos émotions et évoluer grâce à elles

  • Gagner en autonomie émotionnelle grâce à des outils

  • Améliorer nos relations interpersonnelles grâce à notre agilité émotionnelle

  • Utiliser les émotions dans nos apprentissages ou nos transmissions

  • Performer dans nos résultats grâce à nos émotions


Un programme de formation individuelle à la carte qui sera défini ensemble selon vos besoins. Il est complété de sessions de codéveloppement en groupe de 5-6 personnes.


INVESTIGUER - SE REVELER

ATELIER 1 - Le fonctionnement du cerveau : des émotions à la raison - L’apport des Neurosciences 

ATELIER 2 - Le rôle des émotions

CERCLE SENS-CIBLE - Codéveloppement


INVENTER - SE CRER

ATELIER 3 - Exercices pour accueillir nos émotions

ATELIER 4 - Exercices pour prendre du recul sur nos émotions

ATELIER 5 - Comprendre nos besoins derrière nos émotions et se mettre en action

CERCLE SENS-CIBLE - Codéveloppement


INSPIRER - SE DEPLOYER

ATELIER 6 - Se relier aux autres avec les émotions

ATELIER 7 - Manager et performer avec les émotions

ATELIER 8 - Apprendre et former avec les émotions

CERCLE SENS-CIBLE - Happy End


 




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