Le coaching sportif, source d’inspiration du management collectif
- roncierelodie
- 26 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 juin
A l’occasion du Salon du Management qui s’est tenu à Paris le 3 juin dernier, j’ai eu la chance de rencontrer Benoît Campargue. Ex coach de Teddy Riner et de l’équipe de France de judo, écouter une conférence de Benoît Campargue, c’est profiter de l’expérience d’un sportif de haut niveau et observer combien elle peut inspirer le management collectif.
Apprendre des autres
Pour Benoît Campargue, adopter la vision du collectif passe par la considération que chacun a à apporter à l’autre, qu’on est tous champions de quelque chose. Il propose de remplacer la notion d’« esprit d’équipe » - qui est souvent affichée - par la notion d’« entraide » : l’entraide implique le mouvement ; s’entraider, c’est se mettre en action grâce à la vision de l’autre, qui devient un levier de transformation.
Il encourage à débriefer des erreurs. Comme en judo, il s’agit d’apprendre à chuter. En considérant que l’on est tous responsable, si l’autre n’a pas atteint son objectif, c’est qu’on ne l’a pas aidé. Il s’agit donc de s’extraire de la pudeur de dire les choses, en se posant cette question : « Qu’est-ce que je risque ? ». Si on assume ce rôle, c’est là que l’on progresse. Partager et apprendre de ses erreurs génère confiance et cohésion au sein de l’équipe.
Il invite à regarder ses concurrents comme des partenaires, et non comme des adversaires. Car, il considère que l'on apprend beaucoup de ses concurrents et ses meilleurs coachs ont été ses adversaires, qui lui apprenaient à se surpasser. Transformer ainsi sa vision a été un véritable déclic pour lui.

"J’apprends autant de ceux que je n’aime pas
que de ceux que j’aime."
- Benoît Campargue.
Une autre vision des objectifs
Les objectifs que l’on se fixe sont bien souvent difficilement atteignables. Benoît Campargue invite à se donner des objectifs intermédiaires, comme autant de paliers qui permettent de prendre confiance et d’atteindre l’objectif final difficile.
Ce qui compte n’est pas l’objectif mais les moyens et la manière de l’atteindre. Aussi considérer l’objectif comme la conséquence des moyens mis en œuvre augmentera les chances de parvenir à l’atteindre. Rigueur, engagement et régularité répétée sont les moyens nécessaires qui permettent d’atteindre les objectifs que l’on se fixe.
Et quand on atteint ses objectifs, ne nous contentons pas de l’avance prise : augmentons encore notre avance en nous fixant d’autres objectifs !
Générer de la motivation
La responsabilité individuelle est capitale dans un collectif. Faisons en sorte que chaque membre de l’équipe puisse s’approprier intrinsèquement le projet, afin qu’il y trouve une cohérence. Chacun peut alors devenir moteur du projet. Benoît Campargue illustre ce propos avec le « poulailler de mémé » qu’il avait converti dans sa jeunesse en salle d’entrainement. L’engagement individuel par le sens que chacun trouve au travail permet de se lever le matin avec une positivité.
Le plaisir, un vrai sujet dans l’effort : Quand on progresse vers le très haut niveau, le plaisir diminue du fait de la pression. Aussi, il convient de lutter pour toujours trouver du plaisir, quelques soient les challenges. Pour cela, revenons à nos rêves, car ils répondent à nos besoins profonds qui, quand ils sont nourris, génèrent du plaisir. Au plus nous pensons à nos rêves, au plus nous les réaliserons. C’est ce que Benoît Campargue a fait : rêver de devenir pilote et remporter les championnats de Superbike.
Les célébrations comme source de motivation : il invite à utiliser tous les moments pour faire des célébrations qui mettent en avant la personne. Cela crée un ancrage positif. Quand il entrainait en Formule 1, Benoît Campargue apportait une célébration pour tous car se retrouver tous ensemble devenait un ingrédient de la motivation d’être champion.
La transmission : la motivation par la reconnaissance : on existe pour servir les autres, ce qui génère de la reconnaissance qui motive. C’est ce que Benoît Campargue a contacté en créant l'école de formation Pass' Sport Pour l'Emploi qui permet à des jeunes sans emploi d'obtenir un travail grâce au sport.
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